art et naturisme

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      yenamarre
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      Bonjour, en lisant mon hebdo je suis tombée sur un entrefilet parlant de « nudisme » et de l’expo de James Turrell en Australie. J’ai fait une petite recherche sur internet et c’est assez marrant de lire des avis différents.
      Vous deviez sans doute être au courant, mais pour ceux qui ne le sont pas, voici un florilège de 3 articles glanés sur le net. Le troisième est légèrement gratiné.

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      Se dévêtir de ses vêtements et laisser son corps absorber la lumière… Mercredi soir, ils étaient une cinquantaine d’adultes à tester cette expérience libératrice à la National Gallery de Canberra (Australie), dans le cadre de l’exposition James Turrell. Les 1er et 2 avril 2015, les visiteurs étaient donc invités à se mettre entièrement nus dans l’objectif d’ôter toute barrière entre l’artiste américain et son public.
      «L’exposition de Turrell tourne autour de la lumière. La peau absorbe la lumière et nous avons pensé que le corps tout entier pouvait partager cette expérience», a expliqué l’artiste contemporain Stuart Ringholt, l’organisateur de l’événement.
      Si les visiteurs étaient «un peu gênés au départ», une fois dévêtus, «ils souriaient et riaient», assure l’artiste. Certains d’entre eux ont même confié qu’après cette expérience, leur vision de l’art avait radicalement changé. «Une fois sur place on se dit qu’on pourrait faire ça toute sa vie», a témoigné l’un des visiteurs auprès de la Australian Broadcasting Corporation. Un véritable succès, donc, à en croire la visite de ce jeudi matin qui s’est déroulée à guichets fermés.
      C’est James Turrell qui a lui-même encouragé ce concept de visite naturiste. «Nous buvons la lumière par la peau comme de la vitamine D. Nous sommes littéralement des consommateurs de lumière. Elle fait partie de notre alimentation», avait-il alors expliqué au magazine australien Canberra Times. Et d’ajouter: «Il ne faut pas oublier que la nudité est importante dans l’histoire de l’art […] Nu, notre corps entier peut ainsi profiter pleinement de la lumière.» L’artiste américain avait déjà conduit une expérience similaire au Japon.

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      La National Gallery de Canberra propose actuellement une rétrospective de l’artiste James Turrell, et offre également la possibilité aux nudistes de visiter l’exposition sans vêtement.
      On pourrait croire à un coup de pub ou de bluff, ou un ingénieux plan marketing pour amener encore plus de visiteurs, ou pour faire réagir internet. Il n’en est rien ! L’organisation de ces trois visites naturistes est un bel et bien un réel projet. Plusieurs musées (Autriche, Californie) ont déjà fait le test, et ont ainsi offert la possibilité aux communautés naturistes de voir des expositions dans le plus simple appareil. Car après tout, tout le monde doit avoir accès à l’art…
      L’artiste chargé des visites n’est autre que Stuat Ringholt, qui n’est pas inconnu à la nudité. Il a en effet mené plusieurs projets, au pays du kangourou, autour de la nudité, et a travaillé avec des artistes nus. Lorsqu’il explique le concept de ces visites naturistes, la démarche prend alors tout son sens.
      Je ne sais pas si vous voyez ce que c’est Turrell ? Vous savez, ce sont ces grandes pièces baignées dans la lumière, ces espaces qui jouent avec les couleurs, les variations d’ombres et de lumière. Ringholt explique qu’un corps nu pourra alors pleinement ressentir l’atmosphère de la pièce colorée. Un corps sans vêtement est pareil à un mur blanc finalement. Les couleurs viennent danser sur la chair des spectateurs. La lumière enrobe les corps nus, et épouse chacune des formes des visiteurs. Chaque personne, présente à l’exposition, pourra ainsi saisir pleinement l’univers de Turrell, et sentira l’effet de chaque œuvre sur lui, directement. Débarrassé de toute couche de vêtement superflue, le spectateur sera à même de se voir changer sous l’effet des œuvres lumineuses de Turrell. Comme si, les pièces n’étaient faites que pour lui. Un privilège en somme.
      Le public a toujours été curieux du nu dans l’art, ce projet permet de pousser le sujet de la nudité un cran au-dessus, et de rendre le corps semblable à un objet du processus créatif. Le spectateur a un réel rôle à jouer lors de l’exposition, son corps ne fait plus qu’un avec l’œuvre, et il est une partie inhérente au travail de l’artiste. Une expérience inouïe pour ces visiteurs privilégiés. Le corps s’adapte à chacune des créations, il est possible pour le spectateur d’expliquer chaque changement de couleur par une expérience unique, un ressenti personnel.

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      L’art contemporain n’a pas fini de nous étonner. Mais en l’occurrence, ce n’est pas de l’artiste que vient le scandale, par exemple pour cause de confusion entre plug anal et sapin de Noël ou encore de dépôts d’étrons colorés dans la Galerie des Glaces de Versailles, mais des consommateurs, pardon, des amateurs eux-mêmes.
      Pour visiter, jeudi matin, une exposition temporaire à la National Gallery of Australia de Canberra consacrée à l’artiste américain James Turrell qui joue, nous dit-on, avec l’espace et la lumière, un certain Stuart Ringold, lui-même artiste, a proposé à ses amis (enfin j’espère que ce sont ses amis) de découvrir les œuvres en se mettant complètement à oilpé.
      Commentaire de monsieur Ringold: “L’exposition de Turrell tourne autour de la lumière. La peau absorbe la lumière et nous avons pensé que le corps tout entier pouvait partager cette expérience. Les spectateurs étaient un peu gênés au départ mais une fois dévêtus, ils souriaient et riaient. » Après tout, ça ne peut pas faire de mal dans la mesure où l’on n’est pas obligé de suivre les principes de Stuart Ringold qui pense que seule la tenue d’Eve peut permettre de lever nos inhibitions en face de l’Art et de mieux comprendre l’artiste. Personnellement, j’ai surtout l’impression que l’on risque un rhume avec la climatisation qui va assez fort en Australie.
      On remarquera que ce naturisme esthétique nous vient du monde anglo-saxon qui, on le sait au moins depuis l’érotisme pesant de D.H. Lawrence dans L’amant de Lady Chatterley, connaît un relatif problème avec le corps et la sexualité, puritanisme protestant oblige. Là-bas, quand on surexpose le corps, c’est pour mieux le refouler, préférant toujours le naturisme à l’érotisme dans une candeur qui exclut toute ambiguïté sexuelle. Ou à l’inverse, on pratique la pornographie la plus débridée qui est une autre forme de normalisation, mécanique, du sexe et du désir. Alors qu, ce qu’il y a de bien dans les noces intelligentes du sexe et de l’art, comme pouvait sans doute la pratiquer les libertins français du XVIIIème sous l’œil bienveillant des tableaux de Fragonard, de Boucher pu de Watteau, c’est précisément l’ambiguïté, le jeu du dévoilement progressif, les clair-obscur, les départs pour Cythère, les fêtes galantes où l’âme est un paysage choisi.
      Pour le reste, on attend avec impatience de savoir si la France suivra ou non cette initiative forcément bonne puisqu’elle vient d’ailleurs, que d’une part le Louvre ne se transfère plus dans les Emirats arabes où tout le monde est très habillé, -surtout les femmes- mais plutôt vers les plages du cap d’Agde. Et, d’autre part, que l’Education nationale, dans le cadre de dispositifs innovants, expérimente dès la rentrée des cours où enseignants et élèves seront nus, en toute innocence, pour se rapprocher les uns des autres et mieux se comprendre, comme des œuvres d’art.

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